Article paru dans Sud Ouest


Elles ont tenu parole. Céline Lafue, Jackie Vignaud et une poignée de Pessacaises ont respecté la promesse faite au printemps 2005 à Simone Rousseau, peu avant son décès : poursuivre son action militante, notamment en faveur des femmes victimes de violences.
Constituée le 11 juin, l'association La Maison de Simone concrétise la promesse. « On a commencé à y travailler en début d'année, mais on n'imaginait pas que l'écho allait être si important », soulignent Céline Lafue, présidente, et Jackie Vignaud, vice-présidente.
Simone Rousseau, petite femme menue, discrète mais militante, « intransigeante sur ses valeurs », a marqué la vie associative pessacaise. Elle a participé à maints combats : MLF, Ligue pour les droits de l'Homme, CLCV (Confédération logement et cadre de vie), CIDFF (Centre d'information sur les droits des femmes et des familles)...
Jusqu'au bout.
Militante et pas seulement par le verbe. « Elle aidait les pauvres, les immigrés, les handicapés, ceux qui étaient au bord de la route », se souvient Jean-Jacques Benoît, maire de Pessac, évoquant une « femme debout ». Elle a contribué à l'alphabétisation des femmes, à la mise en place du planning familial, elle a aidé les victimes de violences conjugales à travers l'Apafed (Association pour l'accueil des femmes en difficulté), qui dispose d'un centre d'accueil et d'hébergement à Cenon.
« Simone, qui a milité jusqu'au bout, souhaitait la création d'un tel lieu à Pessac », se souvient Céline Lafue. La maladie ne lui en a pas laissé le temps. L'objectif est aujourd'hui repris par l'association La Maison de Simone avec le soutien du mari de celle-ci, de sa fille et de la ville.
Débat le 25 novembre.
L'association compte une cinquantaine d'adhérents (10 euros l'adhésion). Depuis le 7 octobre, une permanence se tient à la plate-forme de services à Saige (les mardis, de 14 à 18 heures). Une professionnelle de l'Apafed reçoit les femmes victimes de violences. Au moins deux bénévoles de l'association sont également présents pour s'occuper des enfants et épauler les victimes dans certaines démarches (plainte au commissariat par exemple).
Le 25 novembre, à l'occasion de la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, une conférence-débat sera organisée au cinéma Jean-Eustache. Basée à Pessac (1) l'association couvre Talence, Bègles, Gradignan, Cestas, Mérignac... et souhaite à terme compléter sur la rive gauche le travail de l'Apafed rive droite. Avec la réalisation en dur de la Maison de Simone.